Didier Malherbe, Loy Ehrlich et Steve Shehan ont croisé leurs trajectoires bien
avant de se rencontrer. Celles-ci entraient déjà en résonance, aux confins des
déserts, sur le bord des lacs et au creux des vallées, s’appelant mutuellement
dans l’ombre silencieuse de tant de musiques à venir. Mais encore fallait-il
rassembler toutes ces matières qui en trament le chant, argile, peaux et vents,
bronze, bois et cordes, et en pétrir la pâte pour en tirer l’essence, en battre
la fibre pour en extraire l’âme. Faire de la rumeur lointaine, traversant le
songe du dieu endormi, cette grande ritournelle enveloppant le monde, assemblant
ses couleurs et captant ses parfums. Sans doute, le secret d’Hadouk est-il là,
au bout de cette ligne de fuite où le nomade voit surgir un cosmos en écoutant
la terre.
Sur les traces mêlées d’Hermann Melville et de Saint-Exupéry,
Hadouk Trio joue désormais la fille de l’air. En terrain connu, certes, mais
toujours en mouvement vers quelque terra incognita, nos trois baroudeurs de sons
ouvrent ici d’autres pistes auxquelles font maintenant échos de nouvelles lignes
aériennes… Bienvenue à bord d’Air Hadouk ! Transport garanti sans kérosène,
décollage « aérozen », pour un périple aux destinations en devenir. Plus élégant
que le low coast, plus chic encore que le saut orbital du tourisme spatial, Air
Hadouk offre un survol planétaire aux saveurs hédonistes, naturellement poussé
par zéphyrs et alizés. En ligne de mire : cet horizon où confins et intime se
rejoignent, et depuis lequel les rivages continentaux se redessinent à l’aune de
nouvelles métamorphoses instrumentales. Visant l’azur, Hadouk épure ses
lignes, s’allège et s’élève, plus aérien que l’atmosphère. Swing et loopings,
mélodies en escadrilles, haute voltige rythmique et harmonies planantes, nos
trois copilotes optent résolument pour le jeu des figures libres. Mais ils
sauront aussi vous conduire, sans turbulences, vers un atterrissage en douceur.
Bon vent ! Bruno Heuzé |